Le cuir, c’est quoi ?
Le cuir provient d’un matériau de base : la peau des animaux.
Tout types de peaux peut-être transformés en cuir : mammifères, reptiles, poissons, batraciens, oiseaux.
Les bovins représentent toutefois les ¾ de la surface des cuirs produits dans le monde, surtout pour des raisons de disponibilité et de taille des peaux.
De la peau au Cuir
Composition de la peau
La peau est constituée de 3 couches : l’épiderme, le derme et le tissu sous-cutané.
Il n’y a que le derme qui sert à la fabrication du cuir.
- l’épiderme qui est en contact avec l’extérieur et qui subit les agressions ;
- l’hypoderme ou tissu sous-cutané, c’est une couche de cellules graisseuses, c’est un tissu lâche qui est directement en contact avec les muscles.
Ces deux couches sont éliminées en tannerie, en même temps que les poils ou la laine qui le recouvrent.
- le derme; qui est la couche de cellules vivantes, organisées en un tissu fibreux très serré.
La seule partie à être transformée en cuir.
Elle est constituée de 2 parties distinctes :
- La FLEUR : c’est la face supérieure du derme qui présente un grain caractéristique de chaque espèce (implantation des poils…). Cette partie superficielle a des fibres très fines et très serrées.
- La CHAIR : c’est la face inférieure du derme, la partie profonde de texture fibreuse de moins en moins serrée.
Catégories de cuir
On peut distinguer quatre grandes catégories de cuir :
- les cuirs pleine fleur : les plus beaux cuirs. Les poils sont éliminés, mais la fleur reste intacte.
- les cuirs nubuck et cuirs fleur corrigée (ou rectifiée) : cuirs obtenus par un ponçage plus ou moins intense de la fleur, pour soit obtenir un aspect velouté très fin avec des peausseries de belle qualité (nubuck), soit pour éliminer les défauts de surface (fleur corrigée).
- les cuirs double-face : le côté chair velouté est à l’extérieur, les poils à l’intérieur (par exemple les articles à base de cuir de mouton)
- les croûtes : c’est le matériau obtenu après refente de la peau. On utilise donc ici que le côté chair du derme. Les croûtes n’ont légalement pas le droit à l’appellation cuir.
Finition
Il existe ensuite trois types de finition.
- Le finissage aniline met en valeur la surface du cuir en le recouvrant d’un produit transparent. C’est un cuir qui a un très bel aspect, mais dont l’entretien demande une attention particulière ;
- Le cuir semi-aniline est couvert d’une couche de pigments légèrement opaques et d’une couche de produits translucides, ce qui permet de cacher de petits défauts ;
- Le cuir pigmenté (finition opaque) est recouvert uniquement d’une couche de pigments opaques qui lui donne sa couleur. Il est facile d’entretien et est peu sensible à l’eau.
Les différents procédés de fabrication et opérations mécaniques, chimiques et la provenance de l’animal permettent d’obtenir des aspects et touchers différents selon l’application désirée (vêtement, ameublement, chaussure,…).
Ce qui fait que l’on peut varier l’aspect des cuirs à l’infini.
Aspects finis des cuirs
Voici les principaux aspects finis des cuirs :
- Cuir lisse, grainés ou foulonnés : cuir pleine fleur ou fleur corrigée ayant obtenu une des trois finitions
- Cuirs exotiques et cuirs de poisson: cuir provenant des animaux exotiques (reptile, autruche, requin, raie…)
- Cuir vernis : cuir pleine fleur ou fleur corrigée ayant obtenu une finition de forte épaisseur pour avoir un aspect de brillant et lisse.
- Croûte lisse : matériau issu de la refente avec une finition pigmentée
- Croûte velours : matériau issu de la refente et ayant reçu un ponçage plus ou moins important.
- Cuirs nubuck : cuir côté fleur que l’on a poncé pour avoir un aspect velouté.
- Cuir double-face
- Cuir gras : cuir pleine fleur ou fleur corrigée ayant obtenu une forte nourriture grasse.
LES DIFFÉRENTES OPÉRATIONS POUR OBTENIR UN CUIR
Le salage
Les peaux fraîches vont être salées afin d’être conservées. Le salage a pour but d’éliminer l’eau des tissus et ainsi de ralentir le développement des micro-organismes présents et leur action de putréfaction. On utilise du sel de mine grossier de granulométrie de 2 – 3 mm de diamètre auquel on peut additionner des agents antiseptiques.
Lors du salage, les peaux peuvent perdre jusqu’à 10 % de leur poids en eau. Les peaux sont empilées de façon à faciliter l’écoulement de la saumure dans un local avec une humidité relative de 70% à 90%. La température est maintenue aux alentours de 10 ° C pour améliorer la conservation des peaux.
Le dessalage
Au bout de 15 jours les peaux sont dessalées, les peaux sont examinées une à une et triées en fonction de leur épaisseur, du nombre de défauts de dépouille, de la présence de cicatrices, ou encore en fonction de leur poids et de leur surface.
Le « travail de rivière »
Une fois la peau arrivée à la tannerie, elle subit le « travail de rivière » qui est une succession de cinq opérations.
- Le trempage (ou reverdissage) : la peau est ré-humidifiée pour retirer les impuretés et les souillures
- Le pelanage : l’opération consiste au retrait chimique des poils grâce au pelains
- L’écharnage : à cette étape, on retire le tissu sous cutané mécaniquement
- Le confitage : les résidus de tissu sous cutanés (hypoderme) sont éliminés
- Le picklage : à ce stade , la peau est putrescible, pour la préparer à l’étape suivante et pour la conserver, elle est acidifiée et salée pour lui retirer de l’eau.
Le tannage
Le tannage est l’opération qui consiste à transformer la peau en cuir grâce à des tanins, substances de différentes natures (végétale, minérale comme les sels de chrome, organique) qui permettent de passer d’une peau putrescible, sensible à l’eau chaude et très hydratée à une matière imputrescible, résistante à l’eau chaude et peu hydratée.
Le corroyage finissage
Le cuir obtenu va subir les traitements nécessaires à sa commercialisation suivant sa destination future (refente, teinture, nourriture, ponçage). Il subit l’essorage pour supprimer l’eau encore présente ; son épaisseur lui est conférée par le dérayage et la mise au vent permet de l’étirer et de corriger les défauts dus aux plis.
Refente : Si une peau est trop épaisse, on peut la couper dans son épaisseur et la séparer en deux : la fleur, partie supérieure la plus noble ; et la croûte, partie inférieure plus fibreuse.
Ponçage : Opération d’abrasion sur le côté fleur (nubuck) ou côté chair (cuir velours) pour obtenir un velours plus ou moins fin.
Permet également d’éliminer par couche les défauts de surface (suivi d’un finissage = cuir “fleur corrigée” ou “fleur rectifiée”)
La finition
À cette étape, le cuir va acquérir des propriétés spécifiques, notamment sur la texture, son aspect, etc.
Ces propriétés permettront d’uniformiser les cuirs issus de la production.
Selon les utilisations, on distingue le finissage aniline, semi-aniline et le finissage pigmenté.
- Le finissage aniline met en valeur la surface du cuir en le recouvrant d’un produit transparent. C’est un cuir qui a un très bel aspect, mais dont l’entretien demande une attention particulière ;
- Le cuir semi-aniline est couvert d’une couche de pigment légèrement opaque et d’une couche de produit translucide, ce qui permet de cacher de petits défauts ;
- Le cuir pigmenté est recouvert uniquement d’une couche de pigments opaques qui lui donne sa couleur. Il est facile d’entretien et est peu sensible à l’eau.